C’est la destination du Bourbonnais et de la Creuse, dont il est originaire, que Jean-Pierre Lescure a voulu nous faire découvrir en cette année 2024.
Nous étions donc 39 adhérents à nous retrouver, comme d’habitude un dimanche en fin d’après-midi. Nous aurions du être 45, mais 6 de nos amis ont eu des empêchements de dernière minute, plus ou moins graves, et n’ont pu nous rejoindre. Nous avons regretté de ne pas avoir pu profiter de leur présence.
Rendez-vous nous est donné le 26 mai, à l’hôtel Ibis Styles de Moulins, notre « camp de base ». Ce petit hôtel est idéalement situé à deux pas du centre historique. On s’y sent « comme à la maison », dans la mesure où nous sommes quasiment les seuls clients. Une présentation des 2 jours dans l’Allier nous est faite par Delphine Simonin, de l’OT de Moulins avec qui le programme a été conçu en collaboration avec Jean-Pierre Lescure. Puis une présentation de la journée en Creuse nous est faite par Jean-Pierre Lescure.
Suite à ces présentations un excellent diner, sous forme de buffet nous est servi.
LUNDI 27 mai
Notre premier jour, consacré à la visite de Moulins, commence par la découverte à pied du vieux Moulins et ses nombreuses maisons à colombages.
Le palais ducal et sa tour « mal coiffée » est le premier monument important que nous admirons.
Attention, la photo est trompeuse car les 2 flèches que nous croyons faire parties de ce monument sont en fait celles de la cathédrale que nous allons visiter juste après.
La tour a été construite à la fin du 14è siècle sous le règne du duc Louis II.
Un jour, le duc qui la contemplait s’exclama:
« C’est une belle tour, mais elle est bien mal coiffée ! « . Ce surnom lui est resté à travers les siècles.
Puis nous découvrons, juste en face du palais ducal, la cathédrale Notre-Dame à la façade polychromique,
et aux magnifiques vitraux du 15è siècle.
Notre parcours nous amène ensuite devant le musée Anne de Beaujeu, implanté dans une belle galerie renaissance …….
….. pour poursuivre jusqu’à la place de l’hôtel de ville où nous pouvons voir et écouter le Jacquemart.
Ce beffroi de grès rose s’élevant à 45 mètres, a été édifié de 1451 à 1455. A l’époque, un sonneur articulé prénommé Jacquemart, frappait les heures. Ce nom est resté et qualifie maintenant l’ensemble du bâtiment.
Des automates au nombre de 4 depuis le 17è siècle, martèlent les cloches toutes les 15 mn. Les parents sonnent les heures et les enfants les quarts.
Au bout de notre marche dans le quartier historique, un bus nous attend pour nous amener au CNCS, le Centre National du Costume et de la Scène, situé quartier de la Madeleine, sur l’autre rive de l’Allier.
Il est implanté dans le quartier Villars, une ancienne caserne de cavalerie construite au 18è siècle.
Un des bâtiments, celui que nous allons visiter, est consacré au costumes de scène, tandis que l’autre, que nous ne visiterons pas, est dédié à la scène pour montrer l’envers du décor.
Le CNCS conserve une prestigieuse collection de plus de 10000 costumes dont seulement un pour cent est montré lors d’expositions temporaires d’une durée d’environ 6 mois. Nous découvrons celle dédié à Philippe Découflé, le chorégraphe des JO d’Albertville.
Nous pouvons également profiter d’une exposition consacrée au danseur étoile Rudolf Noureev.
Après cette belle et intéressante visite, nous reprenons le bus pour nous rendre à Souvigny et y visiter l’ensemble prieurial. Mais après cette matinée bien chargée, nous reprenons des forces à l’auberge des tilleuls.
Et nous terminons cette journée par la visite du château de Bourbon l’Archambault.
Sur le chemin du retour à notre hôtel, nous enjambons l’Allier par le tout nouveau pont, ce qui nous permet d’admirer l’ancien pont de 13 arches conçu et construit par l’architecte Régemortes au 18è siècle.
Et pour finir cette journée bien chargée, nous nous retrouvons au grand café de Moulins, pour y prendre un diner bien mérité.
Pour ceux qui le souhaitent, Antoine notre guidé passionné et passionnant, nous propose une petite visite de nuit du quartier historique.
Mardi 28
Cette deuxième journée consacrée au bourbonnais commence par la Visite de Vichy.
Depuis le 24 juillet 2021, Vichy et dix autres cités thermales européennes sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Cela a boosté la municipalité pour entreprendre de nombreux travaux afin de mettre en valeur les nombreux joyaux de ce patrimoine, témoin de la belle époque.
Nous commençons par découvrir l’opéra et le casino.
Puis nous découvrons de belles façades, agrémentées de balcons sur les façades d’ hôtels, des rues « à l’anglaise », des chalets….
Un passage par la source Célestins,
puis par les grands thermes,
et voilà l’heure du déjeuner en bord d’Allier
Par une petite promenade digestive dans le parc en bord d’Allier, nous regagnons le bus qui nous amène à Charroux, un village faisant partie des plus beaux villages de France depuis 1987.
Nous y découvrons l’église St-Jean-Baptiste, avec son clocher tronqué suite à un coup de foudre en 1662,
ainsi que ses portes d’entrée.
Ce village, construit selon un schéma en escargot, nous fait le plaisir d’admirer de belles maisons bien fleuries.
Le temps passe bien vite, mais il y a quand même un petit moment pour acheter la spécialité locale, la moutarde. De retour au bus, nous repartons direction St-Pourçain, au domaine des Bérioles pour y déguster le vin de la région.
En route nous faisons une petite halte imprévue à Saulcet. Antoine notre guide, tient à nous faire découvrir les belles peintures de l’église de ce village.
Après cette petite escapade, allons gouter ce vin de St-Pourçain !
Mercredi 29
Cette troisième et dernière journée de notre séjour est consacrée à la découverte de la Creuse. Nous en aurons un très petit aperçu avec la visite de la cité internationale de la tapisserie d’Aubusson et la visite du château de Boussac.
Nous nous levons donc un peu plus tôt que les autres jours car il y a 2h de bus pour rejoindre Aubusson.
A 10h nous sommes devant la cité internationale de la tapisserie.
Notre guide commence par nous expliquer comment nait une tapisserie. C’est le fruit de la collaboration d’un artiste qui crée une maquette, puis d’un peintre cartonnier qui réalise un carton à la dimension de la future tapisserie. C’est ce carton qui est mis sur le métier à tisser et qui sert de guide au lissier qui réalise la tapisserie. Il est à noter que sur son métier, le lissier ne voit que l’arrière de la tapisserie. Le lissier fera environ 1 m² par mois, pour un cout entre 5000 et 8000€ du m².
Il existe 2 types de métiers :
_ des métiers horizontaux dits de basse-lisse pour la réalisation de tapisseries (décoration des murs)
_ et des métiers verticaux dits de haute lisse pour la réalisation de tapis (décoration des sols)
Nous pouvons voir sur un tapis l’endroit et l’envers, et nous rendre mieux compte du travail !
Après avoir eu un aperçu de la fabrication, nous allons maintenant admirer les œuvres des différentes époques.
Cette tapisserie nommée « Millefleurs à la licorne » est la plus ancienne tapisserie de la région d’Aubusson. Elle a été tissée entre 1480 et 1510. Le tissage est à la fois rustique et d’une grande précision. L’interruption du décor en bordure indique qu’à l’origine la composition originale devait être plus vaste.
Cette œuvre n’est pas une peinture mais bien une tapisserie.
Bluffant non !
Nous découvrons également des œuvres toutes récentes.
En commençant par le projet « Tolkien », réalisé entre 2017 et 2022, et qui regroupe 14 tapisseries et 2 tapis. Il s’agit d’images inspirées des livres de l’auteur.
Et en poursuivant par le projet « Miyazaki », réalisé entre 2020 et 2023, et qui regroupe 6 tapisseries. Il s’agit d’images inspirées des films du réalisateur.
Bien évidement ne sont présentées dans cet article que quelques œuvres, et il faut vraiment aller faire un tour à Aubusson ; ça vaut le détour !
Après le déjeuner nous poursuivons par le château de Boussac.
Construit dans un site exceptionnel, sur un promontoire, le château date en partie des 12è, 13è et du début du 15è siècle. Après être passé de propriétaire en propriétaire, il fut acheté par la ville en 1837 qui en fait alors le siège de la sous-préfecture jusqu’en 1926, date à laquelle il devient une gendarmerie jusqu’en 1940. Ensuite laissé à l’abandon pendant 25 ans, il est racheté en 1965 par la famille Blondeau, les actuels propriétaires. Le travail de restauration et de décoration fait depuis cette acquisition est impressionnant.
Notre guide en costume d’époque tient bien son assistance en haleine !
Ce château d’allure austère révèle en son intérieur des pièces abondamment décorées. Que d’objets chinés par les propriétaires en presque 60 ans !
Et c’est sur la visite de ce surprenant château que se termine ce séjour à la fois très agréable et très enrichissant.
Nous regagnons notre hôtel à Moulins, puis allons diner, comme la veille, au restaurant « La petite auberge ». Situé à deux pas de l’hôtel, ce petit restaurant, pratique une cuisine traditionnelle savoureuse. Il nous a notamment cuisiné un délicieux pâté aux pommes-de-terre, la spécialité du bourbonnais et de la Creuse. En voici la recette: https://www.allier-auvergne-tourisme.com/gastronomie/pate-aux-pommes-de-terre-94-1.html. Dans les ingrédients, l’ajout d’une échalotte ciselée est un plus, et il est mieux de mettre tous les ingrédients dans un saladier et tout mélanger plutôt que de faire par couches. Un conseil, pour mettre la crème, il est beaucoup plus facile de découper le couvercle. De cette façon on peut mettre la crème partout et particulièrement sous les bordures. Bon appétit !
En résumé, ce séjour était très réussi et nous pouvons remercier Jean-Pierre Lescure et Delphine Simonin de l’OT de Moulins, pour sa parfaite organisation. Nous pouvons également remercier et féliciter Antoine Estienne, notre guide passionné et passionnant, qui a grandement contribué à la réussite de ce séjour.
Pour ceux qui n’ont pas pu venir à ce voyage, j’espère que cet article leur a donné un bon aperçu et qu’il leur donnera envie de venir à une prochaine sortie organisée par l’ACRIS. Et comme à l’habitude, il y aura encore plus d’informations historiques et architecturales dans l’article rédigé par nos spécialistes dans le bulletin ACRIS LIAISON de juin 2024. Et parmi nos spécialistes, il y a Xavier Lancrenon qui nous a rédigé un résumé sur la lignée des Bourbon qui ont été au cœur de nos 2 premières journées.