Sortie Grand-Est 2024: Chaource et le pays d’Othe

En ce 27 juin, le groupe du Grand Est, avec Alain Chevalier, nous a fait découvrir le pays d’Othe, et plus particulièrement les villages de Chaource et d’ Ervy-le-Chatel, chacun d’eux révélant des petits trésors.

Rendez-vous était donné aux 26 participants de cette journée à l’auberge « Sans nom », située au cœur de Chaource, pour une petite collation.
En fait nous ne sommes que 25, car l’épouse de notre président a contracté le Covid-19, et n’a malheureusement pas pu se joindre à nous.

Il est maintenant l’heure de commencer cette journée par la visite de l’église Saint Jean-Baptiste dont les nombreux secrets vont nous être révélés par notre guide de l’office de tourisme.

L’origine de cette église remonte à la fin du 12è/début du 13è siècle, avec la construction du chœur et du chevet dans le style de l’architecture cistercienne. Le reste de l’édifice fut construit dans le style flamboyant entre 1531 et 1548. La nef, plus haute que les bas-côtés de l’église du 13è siècle, tient compte de la déclivité du sol, ce qui permet de rentrer dans l’église sans avoir à descendre de marches.

Notre guide commence par nous commenter les messages transmis par les statuettes représentants les saints intercesseurs, ces saints guérisseurs.

Puis nous descendons dans la chapelle du Sépulcre. Elle fut édifiée en 1515 sur le sol d’origine de l’église du 13è siècle et du fait de la différence de hauteur consécutive aux constructions ultérieures, on a l’impression d’entrer dans une crypte alors qu’il n’en est rien. La petite porte nous oblige à baisser la tête pour entrer, et quand nous la relevons, nous sommes face à une scène grave et silencieuse, celle de la mise au tombeau du Christ.
Les personnages, sculptés par l’atelier de Jacques Bachot, sont criants de vérité. Et il faut imaginer les couleurs vives de l’époque dont la voûte bleue représentant le ciel.

Marie est penchée au-dessus de son fils, et on ressent son immense émotion.

L’autre joyau de cette église est un retable de la passion de 1536.

Cette œuvre présente un intérêt évident par la prouesse technique de sa réalisation, par la minutie des sculptures, par l’expression caricaturale des nombreux personnages, et par l’abondance des détails.
Elle est composée de 3 tableaux: l’arrestation, la crucifixion, et la résurrection. Il est à noter que c’est la seule sculpture connue qui met en scène un des deux larrons en cours de crucifixion; habituellement Jésus est représenté entre deux larrons déjà installés sur leur croix.

Admirez le bel orgue au-dessus de la porte d’entrée !

Après toutes ces nourritures spirituelles, nous passons à des nourritures bien terrestres en visitant la fromagerie de Mussy. Malgré son nom trompeur, elle est bien implantée à Chaource où elle est la seule fromagerie du village depuis 1885.
Seulement 6 établissements fabriquent l’appellation Chaource; 4 fromageries dont la fromagerie Lincet qui en fabrique 80%, et deux fermes.
Le fromage Chaource est un fromage au lait de vache, à pâte molle et à croute fleurie.

A chaque fabrication , faite la nuit pour minimiser les problèmes de température élevée, 2600l de lait entier pasteurisé à 72°C sont mis en œuvre.

Après caillage du lait pendant 12h grâce à l’adjonction de présure, les fromages sont moulés à la louche …..
…….puis mis à égoutter pendant 12h à une température entre 20 et 30°C.
Ils sont ensuite démoulés, salés au sel sec, vaporisés de Pénicillium Candidum, et mis au séchage pendant 24h à une température comprise entre 10 et 18°C.

Après un affinage de 14 jours minimum ils pourront alors être mis à la vente.

A savoir que 8 litres de lait auront permis de faire 1 kg de fromage, et qu’environ 2500 tonnes de Chaource sont vendues par an.
Le Chaource bénéficie de l’appellation AOP depuis 1970 ce qui lui impose, entre autres, les conditions suivantes:
– le fromage doit être produit et affiné sur la zone géographique Chaource aux confins des départements de l’aube et de l’Yonne.
– les vaches doivent être en pâture 6 mois dans l’année sur la zone géographique, avec une densité équivalente à 7 vaches sur 2 terrains de football.
– le lait doit rester entier et ne subir aucune modification avant emprésurage.

Cette visite nous a bien mis en appétit et nous nous empressons de rejoindre l’auberge « Sans nom », pour y déguster un repas qui, bien évidement, met le Chaource à l’honneur.

Pour faire notre promenade digestive, il nous faut d’abord prendre la voiture sur 20 km pour rejoindre Ervy-le-Châtel, village classé « petites cités de caractère ».
De son riche passé, ce village conserve des monuments historiques remarquables, comme la porte Saint-Nicolas, la halle circulaire, ou encore l’église Saint-Pierre ès-Liens.

La porte Saint-Nicolas, élevée dès le 13è siècle, est le témoin le plus important de l’ancienne enceinte fortifiée médiévale de la cité.

La halle, construite en 1836-1837 suivant les plan de l’architecte Nicas est remarquable par sa forme circulaire. Avec ses trois niveaux, cet étonnant bâtiment est unique en Europe.
A l’origine conçue pour accueillir des commerçants, elle s’est vite avérée être trop petite et peu pratique. L’étage abritait les services administratifs municipaux.

Elle est composée de trois étages à pan de bois, de hauteurs différentes, et couverts de trois toits de bois. Ceux-ci sont recouverts de feuilles de zinc afin d’alléger la charge.
L’intérieur de la rotonde destiné à stocker du grain, est certainement une œuvre de compagnonnage ; un plafond suspendu en châtaignier de six mètres de diamètre, fermé par une clé sur pendentif central.

Aujourd’hui la halle accueille régulièrement des expositions temporaires et des conférences.
Nous y admirons l’exposition « Les Chimères, créatures fantastiques en verre ».

Avant d’aller voir les nombreux vitraux qui habillent les fenêtres de l’église, nous visitons la maison du vitrail d’Armance. Elle a été aménagée dans l’ancienne prison construite en 1833. Sur deux étages, on est invité a découvrir de manière ludique la réalisation d’un vitrail, du donateur à son installation sur le chantier. Plusieurs œuvres sont également exposées.

Grace aux explications de notre guide nous comprenons le vitrail religieux qui orne une des fenêtres de l’église. D’autres vitraux modernes amènent des belles lumières.

Et pour terminer cette belle journée, il nous est proposé de visiter le musée du cidre du pays d’Othe, berceau du cidre depuis le 16è siècle. La ferme d’Hotte, située dans le village d’Eaux-Puiseaux, nous accueille pour nous plonger dans trois siècles d’histoire locale. Son musée, installé dans une grange champenoise, retrace cette tradition cidricole à travers une collection de pressoirs, alambics, broies à pommes, outils de tonnellerie et autres objets anciens.

Bien entendu, nous dégustons et pouvons acheter tous les produits de la ferme: cidres blancs, rosés et même rouges, jus de pomme nature ou aromatisés (menthe, framboise, romarin,……), ratafia, etc ……

Et c’est après cette collation que nous nous quittons, en remerciant très sincèrement Alain et Martine pour l’organisation de cette très belle journée.

Retour en haut